BUREAUX FRANCAIS
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Régence de Tunis

Le début de l'organisation postale en Tunisie commence en 1847 par une décision du Gouvernement Français de créer une ligne de paquebots subventionnés, navigant 2 fois par mois entre Bône (Algérie) et La Goulette (Port de Tunis) (hebdomadaire à partir de 1854) ; une "distribution des Postes" est installée au Consulat Général de Tunis sous la gestion du Chancelier. (cfr Brun)

 

En 1848, est créé à Tunis une première agence postale française. Cette agence est rattachée au bureau de poste de Bône (département de Constantine). Les premiers cachets à date frappés au départ par l’agence consulaire de Tunis, sont à double cercle avec dans la couronne la mention « TUNIS PAR BÔNE ». Par la suite, l’agence devint bureau de distribution, toujours rattaché à la recette de Bône ; ce bureau utilisa alors le cachet perlé de type 22 dont nous avons reproduit l’empreinte. (cfr Robert Abita)

Le courrier de Tunis pour la France transitait par Bône où il recevait généralement la marque de ce bureau, soit le losange de points à petits chiffres 3716.

Voici une lettre à destination de la France partie de Tunis le 28 juin 1856, 25 ans avant l’installation du protectorat français sur la Tunisie.

 

Du point de vue postal, ce pli comprend trois éléments :
- un affranchissement composé de timbres-poste français de 20 centimes bleus non dentelés, de la première émission du Second Empire à l’effigie de Napoléon III (Yv n°14).
- un cachet à date de départ apposé sur le pli à côté du timbre, cachet perlé de type 22, type utilisé par les bureaux de poste secondaires (bureaux de distribution)
- annulation par losange N° 3716 (Bône) apposée sur chaque timbre.

En 1862, la poste française décida de remplacer les losanges de points avec petits chiffres par des losanges à chiffres plus lisibles de 7mm de haut (au lieu de 4mm). On créa pour la France une nouvelle liste alphabétique de bureau de poste ayant très sensiblement augmenté depuis la création de la nomenclature à petits chiffres de 1852, avec une numérotation de 1 (Abbeville) à 4361 (Zivaco). On créa une numérotation spéciale (à partir de 5000), pour les bureaux d’Algérie et les bureaux français à l’étranger (Alexandrie, Smyrne, etc.) Bône reçut le grand chiffre (G.C.) 5015.

Le courrier de Tunisie transitant par Bône y recevait la griffe G.C. 5015. mais cela ne dura pas, car le bureau de Tunis fut doté de sa propre griffe avec G.C. 5017, utilisée même lorsque ce courrier passait par Bône ; ainsi qu’on peut l’observer sur cette lettre de Tunis pour la France, du 28 janvier 1866, losange G.C. de Tunis, cachet perlé de Tunis marque PD (Payé jusqu’à Destination) et marque rouge de transit par Bône.

En 1867, un second bureau de poste français (bureau de distribution) fut créé dans le port de La Goulette, près de Tunis ; à ce bureau fut attribué la griffe G.C. 5121.

Le 1er août 1869, les Distributions des Postes au Consulat de Tunis et La Goulette, sont transférées aux Bureaux du Télégraphes et remise au Receveur.

Le 1er Janvier 1875, la Distribution de Tunis est transformée en "Recette de plein exercice", gérée par un fonctionnaire du Service Postal

En mars 1876, la poste française supprime les griffes de losanges chiffrées et les remplacent par des cachets à date à double cercle avec heure de levée, type 17bis, diamètre 23mm.

Le 1er janvier 1879, le premier paquebot postal français inaugurait la ligne Tunis - Tripoli de Barbarie et des Distributions de Postes étaient installées tout le long de la côte.

En 1881, lors de l'entrée des Troupes Françaises en Tunisie, des courriers furent établis ; ils circulaient dans toutes les directions sous protection militaire et assuraient l'échange des correspondances des troupes et de celles des habitants des localités. Des bureaux provisoires militaires furent installés un peu partout et les bureaux civils furent transformés en "Recettes de plein exercice".

Un troisième bureau de poste fut ouvert en janvier 1881, ce fut celui de Sfax, bureau de distribution doté du cachet perlé de type 22. Ci-dessous, une paire de timbres-poste au type sage de 25 centimes bistre (n°92) avec cachet de Sfax du 11 septembre 1881, accompagné d’un décalque manuel :

Les investisseurs européens rêvaient à un climat plus favorable à leurs projets en Tunisie, et l’idée d’une intervention militaire fit son chemin. Bien installés en Algérie, la France était la mieux placée pour prendre une initiative rapide, et Londres, ayant obtenu au congrès de Berlin de 1878, le droit d’occuper Chypre, laissait le champ libre à la France en Tunisie. Il restait à trouver une justification. Des incursions de tributs tunisiennes à la frontière algérienne survinrent à point. Jules Ferry, affrontant l’opposition parlementaire de gauche et en particulier celle de Clémenceau, déclencha l’expédition punitive contre la Tunisie le 12 avril 1881. Cette campagne aboutit le 12 mai au traité du Bardo, instituant le protectorat de la France sur la Tunisie, formule habile, qui, à la différence de l’annexion, laissait subsister l’Etat tunisien tout en le dépouillant de toute souveraineté. Un soulèvement populaire se produisit au cœur de la Tunisie et dans le sud, et les opérations de « pacification » se poursuivirent jusqu’en 1883.

Pendant cette campagne des cachets militaires furent utilisés, cachets à date portant dans la couronne le nom de la localité et la mention « TRESOR ET POSTES » ou « CORPS EXPED. DE TUNISIE » (1881) ou « 2EBAU (TUNISIE) ».

Le 10 octobre 1881, la voie maritime « Tunis par Bône » n’est plus la voie obligée entre Tunis et la France. Un paquebot assure une liaison entre Marseille et la Régence de Tunis. Sur les correspondances est apposée une marque postale maritime sous la forme d’un cachet à date à double cercle libellé « Marseille ligne de Tunis », ce libellé étant utilisé dans les deux sens.

Les premières années du protectorat furent marquées du point de vue postal, par la création de nombreux bureaux de poste. le bureau de Bizerte, au nord du pays, fut ouvert le 21 décembre 1881 (illustration ci contre par une marque du 26 mai 1888). En 1882, 7 villes furent dotées d’un bureau de poste, dont Sousse, Le Kef, Djerba, Gabès. Ainsi le sud du pays est désormais accessible à la correspondance postale. En 1883, 2 villes, dont Kairouan au centre, ouvrent un bureau. L’année 1884 est l’année faste : 21 villes ouvrent un bureau de poste. En 1885, 3 villes et villages, en 1886, 2 villes. Ainsi une quarantaine de bureaux ont été mis en service dans une courte période. Mais cette activité postale continue à s’exercer dans le cadre vieillot des bureaux français à l’étranger.

La convention de La Marsa de 1884 a confirmé le traité de Bardo instituant le protectorat français. L’Etat tunisien subsiste, et il peut exercer sa « souveraineté » sous la stricte surveillance d’un résident général de France en Tunisie, qui dépend du ministère français des Affaires étrangères.

Novembre 1884, prise de possessions des bureaux de postes militaires par des agents civils, dans un réseau sécurisé (effectifs militaires réduits)

1er juillet 1888, création d'un OFFICE TUNISIEN des POSTES et TELEGRAPHES

 

La vente des timbres de la première série (chiffres maigres) commença la 2ème quinzaine de juin afin de permettre au public de se trouver approvisionné le 1er juillet 1888, date à laquelle les timbres français n'avaient plus cours.